Le fameux Lâcher prise

Les définitions ne manquent pas. Qu'est-ce vraiment que ce fameux lâcher-prise ?

Une chose est certaine... pour pratiquer le lâcher prise, il faut un certain courage.

Montaigne disait à juste titre : 

Et les collections de peurs finissent par nous définir, personnellement et profondément. Pour avancer dans ce modeste exposé, il faut partir d'une base saine. la voici :

Le cerveau et l'être humain a fortiori ne sont faits que pour être heureux. Le seul état qui est naturel pour le cerveau est le bonheur. Dans cet état, il ne consomme que peu d'énergie et se montre très productif. Les autres états ne sont, en définitive, que des signaux d'alerte.

Un formateur que j'ai côtoyé avait habitude de dire : " quand vous croisez un ours en foret, il y a fort à parier que vous ne soyez pas spontanément inondé de l'envie de lui faire un câlin..."

Pourtant, il aimerait peut-être... mais revenons à nos états... Il va sans dire que le sentiment de peur à la découverte de notre charmant plantigrade de plusieurs pieds de haut nous met en alerte et nous rend plus disponible à une réponse appropriée comme par exemple : la fuite toutes voiles dehors...

Il en va de même pour les autres sensations profondes : tristesse, isolement, colère, stress, fatigue etc... Cependant, à notre époque pour le moins matérialiste et égo-centrée, plus personne n'enseigne l'écoute de ces états et nous parvenons, plus ou moins naturellement, à les rejeter au tréfond de nous... où tapies dans l'ombre de nos autres peurs, elles grossissent et finissent par s'installer aux commandes de nos comportements ( verbaux et physiques) allant jusqu'à créer des symptômes plus denses et plus physiques comme des douleurs dorsales, des troubles occulaires, des prises ou des pertes de poids, des stérilités, des contractions musculaires incontrôlables, des spasmes, des crises de spasmophilie, des angoisses et autres dépressions et combien d'autres encore ?

Souvent, tout cela vient du fait simple que nous n'acceptons pas ces émotions, nous sommes en opposition... nous cherchons, là aussi, à y poser notre contrôle et notre EGO les incarcère. Nous ne les laissons pas s'exprimer. Nous ne lâchons pas prise, ce qui pourtant nous aiderait à les vivre pleinement car elles ont leur fonction à un moment précis... puis nous pourrions avancer, sereinement, revenu dans un état de paix intérieur naturel.

Le lâcher prise nous enseigne donc une chose fondamentale, à la fois si simple d'évidence et tellement compliquée :

L'Ancien : L'arrogance et la peur vous empêchent encore d'apprendre la leçon la plus simple et la plus importante de toutes.

Dr Strange : C'est à dire ?

L'Ancien : Il ne s'agit pas de vous...

Je vous dirai de suivre cette leçon que vous me répondriez ne pas y être préparé (e-s)... Certes. Continuons la citation de cet instant du film donc...

Docteur Strange : Je ne suis pas prêt.

L'Ancien : On ne peut jamais l'être. Notre heure sonne et nous ne la choisissons pas. C'est la mort qui nous fait aimer la vie. Car on sait que nos jours sont comptés. Que ça ne va pas durer. Après tout ce temps, je devrais être bien préparée mais regardez-moi... en train de multiplier un court instant par mille dans le seul but de revoir la neige tomber...

Dans cet extrait, il est bel et bien question de lâcher-prise. Dans plusieurs contextes évidemment.

Pour Strange, il n'est pas prêt à affronter ce qui l'attend, à se "défaire de son contrôle" (acquis au cours d'études poussées) de neuro-chirurgien sur les choses qui l'entourent. Il ne se sent pas encore capable de lâcher-prise, d'accepter que certaines choses ne soient pas pliées à sa volonté.

Pour l'Ancien, en revanche, malgré sa grande expérience de la vie ( il n'est jamais fait mention de son âge précis dans le film mais on la dit extrêmement vieille, Celte... c'est pour dire ! ) elle se refuse encore, dans son dernier souffle, à lâcher-prise. Il lui est encore difficile de quitter la vie à laquelle elle a tant donné. (pour la petite histoire, elle enseignera cette leçon à Strange en se laissant mourir une ou deux petites secondes plus tard...)

Ainsi donc, fort de ces leçons tirées du cinéma Hollywoodien, je vous résume la chose :

Lâcher-prise c'est, à mon sens, faire preuve d'humilité ( et ce n'est pas toujours simple) devant les épreuves de la vie. Il ne faut pas en conclure que nous devons laisser les autres prendre nos décisions à notre place... cela s'appellerait "abandonner son pouvoir personnel" et ceci a en général de graves conséquences. De même, nos peurs diverses ne doivent pas être au contrôle, elles sont des messages, pas des guides ou des décideurs. Pour autant, il faut savoir assumer de prendre les décisions qui peuvent nous améliorer même si elles sont pénibles à vivre ou à faire vivre parfois. Il faut savoir accepter d'être indifférent face à ce que l'on ne peut changer et cela demande de faire taire son égo, car la seule personne que l'on peut changer, c'est soi-même... Finalement il faut, aussi dur que cela puisse être, le recul et la sagesse de ne pas confondre aveuglément les deux pour ne pas perdre son pouvoir ni prendre celui des autres ( même accidentellement. )

N'oublions jamais la blague bien connue dans le monde de la psychiatrie, et chez les fans du Caméléon :

" Combien de psychiatres faut-il pour changer une ampoule ?

...

...

...

Un seul. Encore faut-il que l'ampoule le veuille ! "

Au travers de cette boutade, on met l'accent sur le travail propre à chacun sur lui-même. Il peut être question d'aide extérieure (en l'occurrence le psychiatre cité ci-dessus ou un thérapeute œuvrant dans une autre spécialité) mais il ne saurait être question à aucun moment de laisser cette aide prendre le contrôle de votre vie d'une quelconque manière. Pas plus qu'une béquille ne remplace une paire de jambes, l'assistance apportée ne peut et ne doit pas être considérée comme l'autorité ayant décidé de tel ou tel comportement. Vous êtes les seuls maitres de vos êtres, de vos réactions face aux situations rencontrées. Et quoique l'on puisse en dire : La Réponse est en Vous. Elle l'a toujours été.

Prenez le temps de couper avec les empressements, les stress du quotidien etc... et apprenez à lâcher prise. Vous verrez le monde autrement et vous trouverez les réponses en vous.